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Le cinéma en mode micro-ondes :
25 suites et remakes en 2010-2011


Je commençais à constater ces derniers temps que les sorties cinéma sentaient le réchauffé. Et quand on commence à faire une liste, effectivement, il y a du remake et du sequel dans l’air… dont voici un petit échantillon prélevé par mes soins.

Les remakes

  • 1. True grit (2011), remake (non avoué) du film de John Wayne éponyme, datant de 1969, dont on avait traduit le titre par 100 dollars pour un shérif. Ces films étant tous deux une adaptation d’un roman-feuilleton paru en 1968.
     
  • 2. The Three Musketeers (2011), réalisé par Paul W.S. Anderson, le papa de l’adaptation Resident Evil (sic). Bon, on peut toujours se consoler en se disant que Mads Mikkelsen jouera le méchant.
     
  • 3. The Karate kid (2010) avec Mr Will Smith Junior, dont il ne me semble pas nécessaire de citer l’œuvre originale tellement elle est connue.
     
  • 4. Clash of the Titans (2010), remake du film du même nom sorti dans les années 80.
     
  • 5. Piranha 3D (2010), une bonne blague qui en réchauffe une autre intitulée Piranhas datant des années 78.
     
  • 6. Dinner for schmucks (2010), ou comment les américains n’ont pas pu s’empêcher de nous massacrer refaire le mythique Dîner de cons de Francis Veber, qui vient s’ajouter à la longue liste des pompages d’Hollywood sur le cinéma européen.
     
  • 7. The Tourist (2010), remake de l’excellent Anthony Zimmer de Jérôme Salle que je me suis fait un plaisir de boycotter malgré la présence d’Angelina Jolie et de Johnny Depp.
     
  • 8. LOL (2011), remake du film français éponyme avec Sophie Marceau.
     
  • 9. Let me in (2010), remake du long-métrage suédois Låt den rätte komma in qui date seulement de 2009, autant dire que quand ça remake, ça va vite.
     
  • 9. 13 (2011), d’après le film français 13 Tzameti (2006).
     
  • 10. Conan the Barbarian (2011) – si, si, allez donc voir vous-même les premières magnifiques photos ; Schwarzy peut dormir sur ses deux oreilles, la relève est assurée. (On parle aussi d’un futur Red Sonja)

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Quand la NASA se mêle de cinéma


Parmi les différentes ressources publiées pour calmer la psychose des citoyens à propos de la pseudo-fin du monde en 2012, des scientifiques de la NASA semblent1 avoir récemment publié une liste des films de science-fiction qu’ils qualifient de « stupides » et « irréalistes », le film 2012 en tête.

S’il est sans doute vrai que ce film doit avoir sur la plèbe un effet de prédicateur d’apocalypse (les gens sont capables de gober n’importe quoi, surtout lorsqu’on leur parle de la fin du monde), et s’il est vrai que la NASA doit avoir du boulot en ce moment pour tenter d’expliquer avec de vrais arguments scientifiques pourquoi la terre ne va pas nous exploser à la figure en 2012, je ne vois pas l’intérêt d’afficher tant de haine envers de simples œuvres cinématographiques.

Ils auraient pu se contenter de rappeler – très justement – au public que le cinéma, c’est juste des histoires, de l’invention, de l’imaginaire, sans jouer les gros trolls poilus. Mon reproche principal, c’est que ces « experts » catégorisent ouvertement les films qu’ils « approuvent » et « désapprouvent » : en gros, ils retireraient presque à ces films le droit d’exister sous prétexte qu’ils ne sont pas assez proches de la réalité, ce qui, on s’entend, n’a jamais été un critère obligatoire.

Des films taggés science-fiction ne sont certainement pas forcés de respecter à la lettre la définition du genre (ce n’est pas pour rien que de nombreux films sont classés dans plusieurs genres). Sans compter que la science-fiction n’a pas pour définition d’être scientifique, mais d’extrapoler « en partant des connaissances actuelles (scientifiques, technologiques, ethnologiques, etc.) »2. Les films que la NASA juge « crédibles » seraient d’ailleurs plus facilement classés dans le genre anticipation (Gattaca, Blade Runner, voyons donc). Et Volcano, de l’autre côté, est un film catastrophe et pas un film de science-fiction.

Honnêtement, je fais partie de ceux qui aiment la cohérence scientifique dans la science-fiction, et même dans le fantastique ou dans les autres genres. Mais qu’on ne vienne pas me rétorquer que c’est un critère de qualité essentiel, sachant le nombre de films considérés comme cultes qui sont très loin d’être rigoureux en la matière (The Fifth Element, Star Wars…).

Après, les experts de la NASA peuvent bien porter le jugement qu’ils veulent sur ces films, s’ils n’ont que ça à faire. Mais je trouve dommage de qualifier une réalisation de « stupide » sur le seul et unique critère de la véracité scientifique, surtout quand ledit film n’a jamais revendiqué le statut de documentaire ou d’anticipation crédible. C’est juste un film, quoi.

En publiant un avis aussi catégorique et dans un domaine qui ne semble pas la concerner de près ou de loin (les experts là-bas sont sensés s’occuper de vraies sciences, pas de culture, non ?), la NASA se paie juste le plaisir de remuer un peu la toile avec un énième débat.

Et vu que je n’ai pas résisté à l’envie de répondre avec un article, il faut croire qu’ils ont bien réussi leur coup…
 

1 Je dis bien « semblent » car malgré mes recherches je ne suis pas parvenue à retrouver le texte original – foutus journalistes qui ne citent jamais leurs sources – , donc si quelqu’un l’a, je suis preneuse.

2 Toujours selon Wikipedia bien sûr.


Dans la ligne de fuite


Voici un joli copycat sur lequel je suis tombée par hasard il y a quelques jours. Observez bien, tout est dans les détails.

Affiche Taken
Taken (USA, 2008)
Affiche À bout portant
À bout portant (France, 2010)


Si l’on oublie les diverses ressemblances qui sautent aux yeux comme la coloration bleue monochrome (sauf pour le titre), le type de décor, la typographie, le mouvement et la position de l’unique personnage et même les similitudes au niveau de la construction de l’affiche, il reste tout de même ce magnifique copié-collé de l’accroche :

À gauche : « Il a 4 jours pour retrouver sa fille ».
À droite : « Il a 3 heures pour sauver sa femme ».

Ah ouais, quand même.


Des nouveautés prometteuses pour 2011


Amateurs de fantastique et de science-fiction, la tendance continue de plus belle en 2011. Petit aperçu de ceux qui sont en tête de ma check-list.

Monsters

MonstersAprès Cloverfield et Skyline, le cinéma s’attaque de nouveau aux films de monstres à la sauce Blair Witch. La bande-annonce est plus qu’alléchante mais celle de Skyline l’était aussi – et le film ne valait pas une cacahuète ou presque. Vivement la sortie en salles pour se faire une opinion.

Battle: Los Angeles

Battle: Los AngelesQuand on vous dit que tout le monde fait la même chose en ce moment : quelques séquences immersives et des aliens, rebelote. Les points forts : une campagne marketing très sympa et un choix de têtes d’affiches qui pique un peu ma curiosité (Aaron Eckhart et Michelle Rodriguez). Le point noir, c’est qu’on le compare déjà à District 9 alors qu’au vu des différents teasers je suis loin de placer la barre aussi haut – ça s’annonce plutôt comme un bon gros film d’action à l’ancienne.

Cowboys & Aliens

Cowboys & AliensUn original du nom de Jon Favreau a eu l’idée de mélanger les genres western et science-fiction. Les idées de ce type alimentant traditionnellement des scénarios de séries Z, le pari est risqué. Car le film semble sérieux (même si le titre sonne comme une blague), et n’a pas manqué de moyens : effets spéciaux soignés, casting de luxe. Je dis pourquoi pas, l’idée d’un film à gros budget sur ce thème est séduisante et ouvre pas mal de perspectives.

Black Swan

Black SwanDans un registre moins fantastique et plus psychologique, j’attends la sortie de ce film avec impatience, pour Nathalie Portman mais aussi pour le réalisateur et scénariste Darren Aronofsky (Requiem for a Dream, Below) dont l’histoire s’annonce envoûtante, dévoilée de façon originale et avec beaucoup d’esthétique. À découvrir en salles absolument !

Tron : Legacy

Tron: LegacyVoilà des années que la suite de Tron (1982) se fait désirer, et plus d’un an et demi qu’il fait le buzz sur internet au rythme des différentes informations officielles relayées par ses fans. Il s’annonce pour 2011 en France mais, Québec mon amour, je vais aller voir le film bien en avance sur vous, maudits français ! Sans compter que sa date officielle de sortie ici est le 17 décembre, soit le jour de ma fête. C’est-y pas beau.

Super 8

Super 8Même réalisateur que Cloverfield, même marketing viral : des indices dissimulés partout sur le net, une pré-annonce énigmatique, et un film de monstre à la clé – on me souffle dans l’oreillette que ce n’est pourtant pas le même film. Ah. Mais comme je suis malheureusement de ceux qui se font avoir avec ce genre d’attrape-nigaud plein de mystère et de grosses bestioles, je suis évidemment impatiente de découvrir le film.

Sucker Punch

Sucker PunchUn film à l’esthétique de 300 et de Sin City, qui nous fait entrer dans un univers fantasmagorique peuplé de batailles, de dragons, de monstres en armures et de femmes fatales armées jusqu’aux dents, c’est un divertissement en grande pompe à ne pas rater !


Le cinéma a-t-il des limites ?


J’ai twitté récemment la bande-annonce de ce qui serait sans doute – sur mon propre échantillon, je ne peux pas me vanter d’avoir tout vu – le long métrage le plus glauque du moment. Peu de temps après, j’apprends que le genre horrifique pourrait bien faire son chemin dans l’animation 3D. (Âmes sensibles, ne cliquez pas, je vous aurais prévenus)

Ce genre de « prouesses » pose (et repose) toujours la même question : devrait-on fixer une limite dans ce que le cinéma peut montrer ?

Les films d’horreur mettent régulièrement notre éthique à l’épreuve, surtout lorsqu’ils outrepassent les barrières au niveau visuel. On peut détester cette façon de banaliser la violence extrême, et de heurter la sensibilité des spectateurs plus fragiles, tout ça pour un spectacle à priori gratuit.

Le spectacle de l’horreur, pire que l’idée de l’horreur ?

La violence crue, présentée comme un divertissement, serait-elle donc plus perverse que celle, implicite, que l’on côtoie par exemple dans nos journaux au quotidien ?

On oublie qu’un film est plus terrifiant lorsqu’il suggère plutôt que de montrer. Les meilleurs films du genre reposent sur ce principe : une ambiance angoissante, bien plus efficace que l’horreur directe quand on connaît la recette (notre fameuse peur de ce qui se cache dans le noir).

Les images ont un pouvoir choquant certain ; mais l’esprit humain est toujours capable d’imaginer bien pire, car il se réfère à ses propres terreurs. L’excès visuel (et impersonnel) de la violence devient alors, à l’inverse, une façon de la dédramatiser par l’exagération.

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