De la version originale à la version doublée, chronique d’une métamorphose
Bandes originales • Dessins animés • Doublage
En bonne voxophile1, je m’intéresse à l’aspect multilingue du 7e art ; le doublage représente en effet une industrie à part entière, ainsi qu’un débat récurrent dans le milieu des cinéphiles.
Regarder un film avec ou sans doublage dans une autre langue, c’est avant tout une question de choix. Entre les puristes de la VO qui méprisent ouvertement les « ploucs » habitués à la version doublée, et les gens incapables de rester dans une salle plus de cinq minutes s’ils aperçoivent des sous-titres (et qui pensent que c’est pour les « snobs »)… les avis un peu trop tranchés se rencontrent fréquemment. Pourtant, chacune de ces possibilités semble avoir des raisons valables pour être appréciée (ou détestée).
Version originale contre version doublée
La VO demande indubitablement une attention plus soutenue quand on ne se débrouille pas un minimum dans la langue. Lire les sous-titres nous oblige à rester plus actif. Ils détournent constamment notre regard de l’image. Certains films étudiés, qui jouent beaucoup sur les détails visuels, seront gâchés par les efforts que l’on aura mis à lire le texte aux dépends du reste.
Mais le doublage a aussi une influence sur les détails. Pour faire une traduction cohérente, il modifie, voire élimine de nombreuses subtilités dans les dialogues et ôte parfois tout son sens aux répliques. La désynchronisation des paroles avec le mouvements des lèvres, un changement trop radical de voix ou de ton sur un personnage peuvent quant à eux désavantager un film, le rendant moins immersif ou moins crédible.