J’ai twitté récemment la bande-annonce de ce qui serait sans doute – sur mon propre échantillon, je ne peux pas me vanter d’avoir tout vu – le long métrage le plus glauque du moment. Peu de temps après, j’apprends que le genre horrifique pourrait bien faire son chemin dans l’animation 3D. (Âmes sensibles, ne cliquez pas, je vous aurais prévenus)
Ce genre de « prouesses » pose (et repose) toujours la même question : devrait-on fixer une limite dans ce que le cinéma peut montrer ?
Les films d’horreur mettent régulièrement notre éthique à l’épreuve, surtout lorsqu’ils outrepassent les barrières au niveau visuel. On peut détester cette façon de banaliser la violence extrême, et de heurter la sensibilité des spectateurs plus fragiles, tout ça pour un spectacle à priori gratuit.
Le spectacle de l’horreur, pire que l’idée de l’horreur ?
La violence crue, présentée comme un divertissement, serait-elle donc plus perverse que celle, implicite, que l’on côtoie par exemple dans nos journaux au quotidien ?
On oublie qu’un film est plus terrifiant lorsqu’il suggère plutôt que de montrer. Les meilleurs films du genre reposent sur ce principe : une ambiance angoissante, bien plus efficace que l’horreur directe quand on connaît la recette (notre fameuse peur de ce qui se cache dans le noir).
Les images ont un pouvoir choquant certain ; mais l’esprit humain est toujours capable d’imaginer bien pire, car il se réfère à ses propres terreurs. L’excès visuel (et impersonnel) de la violence devient alors, à l’inverse, une façon de la dédramatiser par l’exagération.